Gerberine

Dans une chambre aux murs alternant bandes rouges et noires et posters de voitures, devant un lit jumeau, Gerberine s’est rétabli sur un bureau chargé de coloriages, après une entrée invasive à travers la fenêtre.
Il observe les corps endormis de deux frères.

Le plus petit attrapera-t-il une méningite à l’école et décédera-t-il après avoir obtenu une aspirine, est-il drôlement fortiche en langues étrangères, est-ce qu’il court plus vite que son aîné malgré les deux années de différence, comment l’aîné a-t-il obtenu sa maquette de porte-avions et pourquoi était-elle déjà montée, lequel des deux a-t-il reçu un avertissement, où le cadet a-t-il trouvé les balles pour charger la 22, si l’aîné ne sait pas nager, n’est jamais monté à cheval, si ses parents lui ont refusé un stage de parachutisme financé pour un tiers par l’armée, certes Thuya l’apprécie mais voudra-t-elle pour autant se laisser toucher les fesses, a-t-il a déchiré un jour de colère un livre de classe de son frère, et si le plus jeune étudiait la médecine plutôt que le droit, avocat on commence à entendre dire que c’est bouché.

Cette nuit-là, tout intéresse Gerberine. Sa curiosité est une avidité de glouton. Certains ont la télévision et les séries américaines. Avec les Cités, Gerberine tient mieux, plus vaste, plus 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, dix fois plus de langues, d’accents, de tournures incongrues et une infinité de mots inventés que n’osent jamais les scénaristes payés par les boîtes de production.

The Life, à l’échelle des Cités : Welcome back la mythologie.


Rebondir : l'Ange, Bacari, Bach Mai, Bégum, Booz, Charles, Clémence, le Chiot, directeur de cabinet, DoBoï, GTA, le Hibou, Jizz, Litchi, Lopo, Ly Lan, mère de Bach Mai et Ly Lan, Mooz, No Life, père de Darling, Turin, Véga, la Voix