Smiley


Transformer les rues en panneaux d’affichage, en babillard géant. Les rues de la ville sont une conversation. Les rues de la ville comme prise de parole. Les gens de la ville sont pris de parole. Ouvrez grand ! Quand les murs restent gris, blancs, ils sont discours de la propriété et du pouvoir, discours de l’ordre, discours des canaux créés pour que vous glissiez. Il n’y a jamais eu de rues : il y a des couloirs, des corridors, où vous devez courir, comme des lévriers à la course, la langue pendante. Voilà ce que sont les villes construites par le pouvoir. Alors, grumeler la ville, accrocher aux murs des mots et des couleurs qui sont des nids de frelons, et perturber la ville, la rendre accidentelle, partout. La peur doit changer de camp. Ce sont les flics qui doivent avoir peur. Les maires. L’État. Les assistantes sociales. Qu’ils se sentent scrutés à leur tour. À chaque pas, un œil te regarde. La guerre, c’est sur les murs qu’elle a commencé. Les premières batailles. Les premières victoires, là où ils ont cessé d’envoyer leurs nettoyeurs. Les premiers territoires conquis. Fabrication de la guerre civile.


Rebondir : Bacari, Booz, Chichi Valium, GTA, Kali Cola, Lopo, M, Mooz, Natural Born Losers, Ninja Steve, Optik